BOUTIS, l'album d'un architecte chez La Bibliothèque des métiers


La technique "pas à pas" !
Boutis d'aujourd'hui chez Le Temps Apprivoisé



Boutis & Art du fil chez les Éditions de Saxe



ALLÉGORIES & point compté chez La Bibliothèque des métiers

TOUT comme Mme Gaussen, Hubert Valeri s’inscrit dans la lignée des artistes qui remettent l’art du boutis à l’honneur. Un homme me direz-vous ? Si la démarche surprend, le résultat est à la hauteur. Car Hubert Valeri, architecte de profession, est aussi passionné, à la curiosité débordante. Il s’est pris au jeu pour créer des boutis très contemporains, que l’on peut mettre en scène dans la maison : tapis de table, panneau mural, luminaires…

Tout a commencé par le point de croix. En 1998, Hubert Valeri observe le travail de sa belle-sœur et très vite lui propose des dessins originaux. Puis il teste lui-même la broderie, analyse les marquoirs anciens dans lesquels il découvre une collection de symboles. « Cela m’a donné envie de personnaliser mes projets, de dessiner des motifs qui parlent des gens ! J ‘ai ainsi brodé les portraits de ceux que j’aime. » Mais le boutis, qui évoque pour lui les gypseries du XVIIIe jouant avec la lumière, l’attire irrésistiblement. « En architecture, explique-t-il, on concrétise, on modélise. » Des maquettes en balsa aux essais de boutis, il n’y a qu’un pas qu’il franchit allègrement. « C’est la simplicité même. Une pièce de coton, du fil et une aiguille. Il s’agit juste de suivre une ligne au point avant, puis de bouter du coton dans les tunnels. Cinq minutes sur un boutis, cela ma détend totalement et je peux emporter mon travail partout. » Dans le Paris-Marseille, le contrôleur, intrigué, n’a pourtant pas osé lui poser de question…

Néophyte il y a encore peu, Hubert Valeri s’interroge sans cesse : comment reconnaître la chaîne de la trame ? Comment éviter qu’un tissu ne rétrécisse au lavage ? Pas question de créer des boutis pour se compliquer la vie ensuite à le nettoyer ! « 90° en machine », nous conseille ce spécialiste avec un grand sourire. Respectueux d’une tradition à laquelle il ne faut, selon lui, rien changer, cet amoureux du bel ouvrage avance pas à pas. Né à Marseille, il a grandi au Gabon et beaucoup voyagé (Iran, Etats-Unis, Afrique…). Ces influences multiples tout comme les rencontres quotidiennes nourrissent son imagination en ébullition.

Maroussia Blumenfeld,
dans l’Échotier du Fil
(De Fil en Aiguille, n°37 / mai-juin 2004)

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