Par Hubert VALERI le mercredi 17 mars 2010, 17:37 - Lien permanent
Je suis surpris que l'on oppose mes modèles de boutis contemporains aux boutis traditionnels !
Ma technique est traditionnelle, provençale, mes dessins de boutis sont contemporains, d'autres font des modèles sur des dessins classiques, là est la seule différence.
Pour qu'une tradition vive, il faut qu'elle épouse son temps – évidemment, sans en épouser les préjugés. Les modèles de boutis que je propose, ainsi que leurs usages, s'insèrent plus facilement dans notre quotidien.
Que faire, aujourd'hui, de pétassons si ce n'est pour des occasions exceptionnelles, d'autant plus que l'on "sacralise" trop ces boutis blancs qui, au final, représentent surtout beaucoup de travail !
Comme je ne saurais que faire de napperons, je ne peux concevoir que des boutis prenant place dans la vie quotidienne comme les luminaires par exemple.
Et la technique suit…
Par exemple, insérer des mèches dans des formes plus nerveuses (les dessins classiques sont généralement
plus "ronds") telles que des
tunnels finissant en biseaux , ne doit pas être une acrobatie occasionnelle. Pour ce faire, je me suis contenté d'adapter ma façon de faire, en laissant le lasso ouvert ... et tout biseau peut être conçu et méché sans difficulté.
La piqûre de Marseille continue d'évoluer comme elle semble avoir fait évoluer le trapunto de Naples vers ce qu'elle est.
Ma formation d'architecte ne peut que m'entraîner vers un univers de formes influencées par mon environnement, mais je suis aussi influencé par mes souvenirs, dont ceux de l'enfance, en Provence, comme le Coeur Philippine.
Qui plus est mon style est le résultat de ma formation aux Beaux Arts et de mes goûts, disons que c'est un boutis des villes ! il est vrai que l'esthétique de mes boutis ne s'inscrit pas dans l'esthétique classique. Boutis des villes, boutis des champs, pour un clin d'œil au livre de Francine Nicole, ce n'est d'ailleurs pas une affaire de valeur mais de "penchant" !
Je remercie Marie Godard de m'avoir donné l'idée, sans le savoir, de faire ce billet, suite à une conversation autour d'un repas.
Marie Godard anime le Centre Européen des Étoffes et du Patchwork où sont organisées des expositions d'Art textile entre autres, rencontrée à l'occasion des cours que j'ai donnés à La Couserie Créative à Perpignan et Narbonne.
Rendez-vous est pris pour une exposition chez elle en 2012 !
Effectivement, j'ai ressenti en parcourant le net la même impression d'opposition de boutis traditionnel provençal et boutis contemporain. Je suis complètement d'accord avec votre analyse. On peut pratiquer le boutis, sans avoir de racines provençales. Les motifs traditionnels de cette région n'ont alors pas de résonance en nous.
Bonjour, je suis une passionnée de boutis et pourtant je ne suis pas provençale. J'ai plusieurs de vos livres et je les trouves très difficiles mais très intéressants.Je fais du boutis traditionnel mais j'aime aussi changer, ce n'est pas incompatible.
Je vous remercie pour votre technique et cela m'a permis de faire un boutis, qui, d'ordinaire est plutôt féminin, pour mon fils qui me le réclamait depuis longtemps. C'est dans un de vos livres que j'ai pu trouver le modèle qui conviendrait le mieux dans une chambre masculine :) Cordialement, Véronique.